Monuments

Cathédrale de Santarém – Église de Nossa Senhora da Conceição
Aujourd’hui siège du Diocèse de Santarém, l’église cathédrale de Nossa Senhora da Conceição (Notre-Dame de la Conception) occupe l’espace qui constituait autrefois une partie de l’ancien Séminaire patriarcal. Ce dernier, quant à lui, a succédé dans le temps et l’espace au Collège de la Compagnie de Jésus installé sur les ruines du palais royal de Santarém. Il a été offert à la Compagnie de Jésus en  1647 par le roi D. João IV, en vue d’y faire construire un collège comprenant une église dédiée à Notre-Dame de la Conception.

Le bâtiment, financé par D. Duarte da Costa, jésuite et  armurier principal, a été construit par l’architecte Mateus do Couto, maître d’œuvre  préféré par les ordres militaires. Son travail se reflète sur la façade maniériste, divisée en 5 corps au rythme bien marqué par la mise en place des fenêtres et des éléments décoratifs (niches abritant les saints élus par la Compagnie de Jésus et au sommet la sainte patronne de l’église). Au sommet, se trouve un fronton marqué par l’absence des clochers, remplacés par deux grandes volutes et des pinacles.

À l’intérieur, le baroque s’impose dans l’application des marbres ornementaux, dans le mariage parfait du bois sculpté doré dans quatre des huit autels latéraux et dans les peintures du plafond de la nef et de celui de la chapelle principale, ce dernier bénéficiant de l’application parfaite du travail d’Andrea del Pozzo. Les ouvrages en pierre incorporés de la chapelle principale, datant de 1713, caractéristiques du cycle artistique de l’époque de D. João V (1706-1750), sont dignes d’être mentionnés. Ils sont l’œuvre de l’architecte Carlos Baptista Garvo, disciple de l’école de sculpture du Couvent de Mafra, et encadrent  deux magnifiques sculptures en marbre, représentant Saint Ignace de Loyola et Saint François-Xavier, réalisées par le sculpteur de Padoue Giovanni Antonio Bellini. Ce même artiste a exécuté, en 1740, l’autel de Nossa Senhora da Boa Morte (Notre-Dame de la Bonne Mort). La solution décorative ici présentée est révélatrice de la somptuosité du style baroque en faveur d’un langage iconographique propre de la Compagnie de Jésus.